Tu es encore toute petite, mon coeur...

Ma puce,

Ce soir, tu n'arrivais pas à trouver le sommeil, peut-être parce que tu as beaucoup dormi cet après-midi, peut-être simplement parce que tu n'étais pas encore fatiguée. Tu jouais à coucou avec ta couverture douce-douce, tu criais, tu m'appelais sans cesse. Toi qui, habituellement, après un bisou et un je t'aime, te couche dans ton lit avec ton lait, et nous appelle une ou deux fois puis t'endors, ce soir, tu avais besoin de plus que ça. Je ne t'ai pas tout de suite comprise, et j'en suis désolée ma puce, maman avait la tête dans le souper de demain soir, ce n'est même pas une bonne raison pour ne pas t'entendre. Puis, j'ai écouté mieux, et j'ai compris que tu avais besoin de moi, tout près. Je t'ai prise, comme quand tu n'avais que quelques mois, et je t'ai bercée, en te serrant contre mon coeur. Et j'ai compris, d'un seul coup, combien ces doux moments me manquaient, à moi qui t'ai bercé pour chacun de tes endormissements, jusqu'à ce qu'un jour, tu décides que tu voulais que l'on te dépose dans ton lit. Et j'ai pleuré, un peu, ces moments magiques qui se sont envolés si vite, sans que l'on s'en soit trop rendu compte. J'ai pleuré, un peu, parce que soudain, j'ai pris conscience que tu n'es pas une grande fille encore, tu n'es qu'un bébé, mon chaton, et il m'arrive de te demander beaucoup pour ton jeune âge.

Tu m'as écouté te parler, tu m'as regardé avec tes beaux yeux sérieux et tu m'as mis ta suce dans la bouche en me disant «tiens, maman». Puis, tu t'es abandonnée contre moi, ta petite main dans mon cou.

J'avais la gorge trop serrée pour te le dire, tout à l'heure, mais merci, ma toute petite. Fais de beaux rêves, ta maman t'aime tellement fort...